jeudi 14 avril 2011

La dure vie de globe trotter.

Ami lecteur, ne crois pas que la vie de voyageur n’est qu’un long fleuve tranquille peuplé de créatures superbes à la recherche de compagnons de voyage, ou désireuses de pratiquer la langue française, où les journées se déroulent face à des paysages superbes , où l’on se délecte de plats aussi succulents qu’exotiques, logés dans des hôtels aussi pittoresques que bon marché…
Certes, cher lecteur, la vie de mochilero, c’est un peu ça, mais pas seulement ! Ce serait oublier les longues heures passées à la recherche d’un hébergement convenable (croiser les infos Lonely Planet / Guide du routard peut s’avérer payant) chargé d’un sac de 20 kg en tentant d’esquiver le taxi escroc, le rabatteur d’hotel/resto insistant, les marchands de souvenirs, et surtout les picks pockets et toutes ses variantes. 

Le trottamundo se doit aussi de faire bonne figure face aux coups de soleil,  aux hôtels (certes, à 4€ la nuit) où serviette, PQ, savon, chasse d’eau ou abattants de WC sont portés disparus.
A ce sujet, je  me dois de rappeler que 50% des voyageurs sont affectés de ce mal exotique communément appelé Turista, et qui impose de rester dans un rayon de 200m d’un chiotte, armé en permanence de son rouleau de PQ.


Face à ces contraintes, les mots d’ordre : Autonomie, adaptabilité, et souplesse.  Le backpacker se doit de composer avec les horaires de bus/bateau imprécis, changeants ou fantaisistes, et d’accepter de bonne grâce les taxes municipales d’entretien des chemins, des installations portuaires, aéro portuaires, voire terraportuaires (si si), que les autorités locales , jamais en manque d’imagination pour nous soutirer quelque monnaie, imposent avec allégresse et rapacité aux portes monnaies à pattes que nous représentons dans leur imaginaire de pays dits « en voie de développement »

Voici donc la  journée type d’un backpacker :
Réveil aux aurores : le soleil se lève ici à 6h et les chambres sont toutes dépourvues de volets : même les portes sont vitrées pour t’éviter de profiter d’une grasse matinée (check out à 10h30)
-Choisir entre le breakfast continental (1e80) avec œuf frit et yaourt) ou normal (1.20e).
-Tenter de deviner les nationalités des autres backpackers en train de petit déjeuner, notamment lorsque celles-ci sont jeunes jolies.  (NB : s’il y a des Français, parler exclusivement anglais,   s’il y a des anglaises , parler anglais avec un accent Français, il parait que c’est séduisant).
-Echanger impressions de voyages, recommandations d’hotel (en fonction des destinations respectives) voire adresse mails et contacts FB.
- Décider de la destination du jour, trouver le moyen de s’y rendre et acheter le billet.
- Se rendre au terminal terra portuaire non sans s’être préalablement renseigné sur le tarif que le taxi est en droit de réclamer pour vous y conduire)
- Faire son sac
- profiter des longues heures de trajet pour rédiger ses impressions de voyages
- Trier ses photos
- Surveiller son sac (les conseils du routard et du LP portent à la paranoia
- S’ennuyer
- Consulter les guides de voyages
- Dormir  ( sans oublier le point "surveiller son sac") 


Atterrissage contrôlé
Une fois arrivé à destination, la quête N°1 du mochilero va être de se débarasser du sac de 20 kg qui lui scie les épaules (rappel : on est à 4000 m d’altitude, le moindre effort met ta capacité respiratoire, fût-elle d’harmoniciste, à rude épreuve) et donc de trouver un hotel.
Le choix de l’hébergement est stratégique : suffisamment central, abordable, calme, bien fréquenté, doté du Wifi, de l’eau chaude (NB: la plupart du temps, une simple résistance électrique sur le pommeau de douche atttention à l’electrocution - XP vécue), d’une terrasse (ensoleillée?) ou d’une salle commune permettant de croiser d’autres voyageurs ( voir la séquence petit déjeuner plus haut).

Ne pas hésiter à demander à voir la chambre et  les sanitaires, à tester le Wifi, et à aller voir ailleurs en cas de mauvaise impression

La phase 2 consiste à aller voir l’office de tourisme pour  demander le programme des « choses à voire - trucs à faire » dans la ville. Ceci n’est en fait qu’une vile manoeuvre (puisqu’on s’est DÉJÀ renseigné grâce au GdR /LP (cf plus haut, j’espère que vous suivez) afin de récupérer gratuitement un plan de la ville, élément CENTRAL et essentiel de la course d’orientation qui va suivre.

La phase 3 peut se répéter à l’envie en fonction du temps disponible et de l’intérêt de la ville : Visiter monument, musée , panorama, boutique, cyber café… sans oublier à chaque fois d’échanger ses impressions de voyage et recommandations de destination avec les autres mochileros rencontrés. Ceci permet une sympathique gymnastique intellectuelle  en parlant successivement Anglais, Français, Allemand ou Espagnol (oui oui , ca vient ...)

On peut aussi s’adjoindre les services d’une agence de voyage qui offre une variété d’activités à des tarifs ridiculement erratiques (ex : une rando de 3h de vélo (certes à 5000 m d’altitude) m’a coûté aussi cher qu’une rando de 3 jours dans le canyon de Colca - bouffe hébergement et guide compris).
Ne pas hésiter à marchander farouchement (surtout au Pérou, moins facile en Bolivie) et à pratiquer le tourisme éthique / durable / solidaire en reversant 50 % de la somme ainsi économisée au guide.

Lors des repas , ne pas oublier la reco N°1 du voyageur : peel it, cook it, boil it, or… forget it ! (voir le point Turista ci dessus).
Le soir : rentrer à l’hotel (pour se souvenir de sa localisation - ce qui n´est pas si évident vu que ca change tous les deux jours - avoir pris une carte de celui ci peut s´avérer utile, surtout suivant l¨état dans lequel on rentre)  .

Les prix rencontrés , généralement ridiculement bas, subissent néanmoins une variation, le plus souvent à la hausse, proportionnelle à l’éloignement du grand centre urbain le plus proche, du taux de fréquentation touristique, et du mode d’acheminement des denrées alimentaires (ex : bateau => x 2 ,  Mulet => x 5)
La bouteille d’eau qui vaut 1 sol à la supérette du coin, se retrouve à 5 sol au fond du canyon de Colca.

A titre personnel , j’opte généralement pour la chambre individuelle sans salle de bain qu’on trouve généralement à 25soles ou 40 Bs.   (5 à 10 euros)
Le lit en dortoir démarre à 15 soles et à 45 soles on a droit à la Sdb privative . 
(1 euro = 3.7 soles   ou   10 Bs  (Bolivianos))

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